Depuis vingt ans, le vocabulaire formel de Haude Bernabé se constitue sous le feu du chalumeau, ce dont témoigne cette exposition à caractère rétrospectif.
Avant d’être transmués en figures humaines, les morceaux de métal trouvés chez son ferrailleur brestois portaient déjà les stigmates d’aventures passées. Le sculpteur décèle leur potentiel, y projette un esprit, y insuffle une âme.
Partie de cette phrase d’Arthur Rimbaud « Je est un autre », Haude Bernabé explore la question de l’identité, du rapport à l’autre et, depuis peu, se positionne sur des sujets sociétaux.
L’on peut être touché, de pièce en pièce, par la rudesse, la rugosité, la brillance ou la douceur de leur peau. Les récentes et subtiles variations polychromes apportent elles aussi de nouvelles sensations.
Le travail que mène Haude Bernabé multiplie ainsi les provocations émotionnelles pour ne rien omettre de ce qui fait la vie.